La mémoire des radis

Impératif Catégorique

Les factions chauves armées

De l’universelle moralité

S’abattront sur le rêveur

Abusivement poilu d’idées.

La seule fiction autorisée

N’est que la condition nécessaire

Pour que l’on pense la liberté,

Comme notre servitude volontaire !

Le Souffre Douleur

La douleur a t elle une couleur ?

Tant de douceur dans la colère !

L’œil blanc livide du désespoir,

Contre l’orgueil avide de l’âme amère.

La couleur du souffre

D’où leur force enragée.

Le regard noir de la fureur

Contre le vide amer de l’âme égarée.

La douleur a t elle une odeur ?

Tant de richesse dans la misère !

Le visage morne du condamné

Contre le sourire du bourreau édenté

La senteur du souffre

D’où leur rage de briser.

L’humeur sanguine du révolté

Contre les pleurs de l’aliéné.

La douleur fait-elle du bruit ?

Tant de misère dans la richesse !

La mine grave de l’incompris

Contre l’air bête d’un con instruit.

Le cri du souffre

D’où leur soif de liberté,

Pourquoi tant de riches leçons

En dépit des pauvresses de la raison ?

Pourquoi tant de riches le sont

En dépit des pauvres

Est-ce d’eux la raison ?

Sont en moi bien des démons,

Qui me chantent l’art de la vie.

Depuis la terre jusqu’aux étoiles

Ils me conduisent au paradis.

Sont en moi bien des démons

Qui ne hantent que vos esprits.

Entre la peur et le mépris,

Vous resteriez figés dans l’oubli.

Le monde n’est qu’un jeu,

D’images sombres et fades

Pour qui occulte leur magie.